Reportage : Ligne 17 du Grand Paris Express : où en sont les travaux ?

À l’horizon 2030, la ligne 17 du Grand Paris Express reliera Saint-Denis-Pleyel au Mesnil-Amelot en 25 minutes, en passant par l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. Longue de 26,5 km, cette ligne structurante desservira à terme un bassin de 565 000 habitants, dont le territoire Paris Terres d’Envol.

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M17 : deux nouvelles gares sur Paris Terres d’Envol

« La ligne 17 est en quelque sorte le prolongement de la ligne 14. Ces deux lignes formeront ensemble la colonne vertébrale du Grand Paris Express », décrit Anne Bonjour, directrice de projet adjointe aux relations extérieures à la Société des grands projets (SGP). Ensemble, ces deux lignes connecteront les trois aéroports franciliens : Orly, Le Bourget et Roissy-Charles de Gaulle. Orly et Roissy-Charles de Gaulle seront accessibles entre eux en seulement une heure, contre deux actuellement.

Sur le territoire, la ligne 17 comptera trois gares : Le Bourget (commune avec la ligne 16), Le Bourget Aéroport et Parc des Expositions. Demain, la gare du Bourget deviendra un véritable hub grâce à ses correspondances avec le RER B, la ligne 11 du tramway et le métro 16, alors qu’aujourd’hui il n’existe qu’un seul réseau structurant avec le RER B.

Trois tronçons, trois rythmes de chantier

Les travaux de la ligne 17 avancent par étapes en fonction des dates de mise en service prévues en trois temps. Depuis un an, l’entièreté de la ligne, c’est-à-dire les trois tronçons, est en travaux.

La mise en service du premier tronçon, entre Saint-Denis-Pleyel et Le Bourget Aéroport, est prévue au deuxième trimestre 2027. Le tunnel est intégralement creusé, les rails posés, et les structures des gares en grande partie achevées. La gare du Bourget Aéroport, récemment sortie de terre, dévoile déjà sa toiture transparente pensée pour faire entrer un maximum de lumière. En parallèle, une étape moins visible mais essentielle est en cours : l’installation des systèmes techniques (ventilation, alimentation électrique, escaliers mécaniques, etc.), avant le démarrage des essais et la mise en circulation des trains.

Le deuxième tronçon, entre Le Bourget Aéroport et Parc des Expositions, dont la mise en service est prévue d’ici fin 2028, présente une particularité. Entre Gonesse et le vieux-pays de Tremblay-en-France, le métro circulera en hauteur sur un viaduc de 3,5 km, imaginé par l’architecte Dietmar Feichtinger. Ce géant d’acier repose sur 110 piles métalliques pouvant atteindre 14 mètres, soutenant des travées de 30 mètres de long et 200 tonnes chacune. Les arceaux, évoquant la forme des tunnels, offriront aux passagers une vue dégagée sur le paysage.

Un viaduc au-dessus de l’A1, de l’A3 et de la RD40

Depuis septembre 2024, ce viaduc se construit mètre par mètre. Fin avril 2025, il a franchi les voies du RER B, à proximité de la future gare du Parc des Expositions. En mai, les autoroutes A1 et A3 sur 170 mètres.

Puis, début juin, le viaduc a enjambé la RD40. L’opération a nécessité 4 nuits de travail et la fermeture d’une portion de route. Au total, 800 mètres du viaduc sont aujourd’hui assemblés. D’ici la fin de l’année, la portion jusqu’au Parc des Expositions sera achevée.

Par ailleurs, la future gare aérienne, dont le bâtiment voyageur est déjà visible derrière les palissades du chantier, voit démarrer l’aménagement des espaces voyageurs et la pose de la charpente. Grâce à une passerelle, en cours de construction, elle sera reliée d’ici la fin de l’été 2026 à la gare RER actuelle.

Prouesses techniques

Le troisième et dernier tronçon, entre les gares Parc des Expositions et Le Mesnil-Amelot, est aujourd’hui en phase de gros œuvre. En clair, depuis décembre 2024, un tunnelier est en train de creuser le tunnel de cette portion de la ligne. Près de l’aéroport Charles-de-Gaulle, les contraintes sont importantes : creuser à proximité des pistes des avions et des lignes à grande vitesse du TGV est un défi. Le tunnelier a déjà parcouru 1 km. Cet été, il passera sous la ligne TGV de l’aéroport.

« L’avancée du viaduc au-dessus de l’A1, de l’A3 puis de la RD40 a été un moment émouvant. Nous avons commencé les études en 2012-2013, et aujourd’hui, tout devient concret dans le paysage francilien. Et puis ce sont de petites prouesses techniques à chaque fois », témoigne Anne Bonjour.

Aménagement des espaces publics autour des gares

Ce projet de nouvelle ligne de métro s’accompagne aussi de l’aménagement des espaces publics autour des gares. Depuis 2022, Paris Terres d’Envol est en charge des études pour mener à bien cet aménagement avec deux objectifs clairs.

Le premier : favoriser l’« intermodalité », c’est-à-dire la connexion avec les autres modes de transports (bus, vélo, piétons, tramway etc.). « Nous souhaitons aménager de la façon la plus optimale possible et laisser aussi de la place aux piétons », décrit le service mobilités de l’EPT.

Le deuxième : végétaliser ces espaces pour combattre les îlots de chaleur et les phénomènes de surchauffe urbaine, en limitant l’imperméabilisation et en favorisant les matériaux de qualité comme le granit ou la pierre naturelle, plutôt que le béton.

Une ligne d’avenir pour les habitants

Des prouesses techniques, de nouvelles gares et des espaces publics réaménagés, le Grand Paris Express est surtout un projet d’envergure visant à améliorer le quotidien de centaines de milliers d’habitants et de voyageurs.

« Le Grand Paris Express va rendre service aux habitants, en baissant de façon conséquente les temps de parcours, en divisant par deux certains trajets, et en réduisant le nombre de correspondance. Cela va élargir le bassin d’attractivité et le bassin d’emploi avec notamment un accès plus rapide vers La Défense, St-Denis-Pleyel ou les aéroports. Notre souhait est aussi une baisse de l’utilisation de la voiture pour les trajets quotidiens sur le territoire », résume Paris Terres d’Envol.

En savoir plus sur la ligne 17

Crédit photo : Olivier Brunet – Société des Grands Projets