Sport pour tous
Lancement de l'édition 2021 de l'Intégrathlon du 8 au 13 juin

Sport pour tous
Depuis onze ans, l’Intégrathlon rassemble sur les mêmes terrains de sport valides et personnes en situation de handicap pour six jours de pratique sportive partagée. Cette année, quatre sont dédiés aux scolaires des huit communes de Paris Terres d’envol. Coup d’envoi des festivités le 8 juin prochain !
C’est l’une des grandes manifestations sportives du territoire et un événement de référence du sport partagé. Créé en 2010, l’Intégrathlon rassemble chaque année 5 000 personnes, valides et en situation de handicap, pour découvrir ensemble une trentaine de sports. La manifestation, qui durera six jours, est découpée en deux temps : 4 jours pour les scolaires et 2 pour le grand public. L’objectif ? Encourager les personnes en situation de handicap à oser pousser la porte du club de sport de leur ville et renforcer les liens entre valides et personnes en situation de handicap.
Depuis onze ans, en s’appuyant sur l’Intégrathlon, le Territoire a entamé un vrai travail de fond pour améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le sport. « Des clubs ouvrent des créneaux spécialisés pour les personnes en situation de handicap et organisent des événements sportifs de sport partagé. Via des partenariats, certains encadrants sportifs se déplacent aussi dans des centres spécialisés (IME, foyers de vie) pour proposer des séances de karaté par exemple », confirme Julie Tajan, de l’agence KCO, qui coordonne l’organisation de l’Intégrathlon. Dans ce travail, la sensibilisation des plus jeunes est essentielle. Quatre jours leur sont ainsi dédiés et, depuis 10 ans, près de 20 000 jeunes des communes de Paris Terres d’Envol ont déjà été sensibilisés.
Quatre journées dédiées aux scolaires
Cette année, Covid oblige, l’organisation a été adaptée. Les journées des scolaires auront lieu du 8 au 11 juin et le grand public sera convié les deux journées suivantes. Des ateliers sport-handicap se dérouleront de manière individuelle dans les établissements scolaires (des petits groupes, non brassés entre classes). Au programme : échanges avec des athlètes handisport, atelier sportif (boccia, parcours fauteuil, cécifoot…), visionnage de reportage sur le handisport… Des classes des associations sportives de l’UNSS 93, de l’USEP 93 seront aussi embarquées du 8 au 11 juin, encadrées par des étudiants en APA-S (Activité physique adaptée et santé) de l’Université Paris 13 de Bobigny.
Pour préparer ces journées, des kits pédagogiques sont mis à disposition des établissements, associations et services des sports des huit villes. Les jeunes des accueils de loisirs participeront eux-aussi depuis leurs centres. Au centre de loisirs Rabelais de Dugny, par exemple, Pascale Gayet, sa responsable, a prévu des ateliers de sensibilisation au handicap visuel (parcours en fauteuil roulant, avec canne, construction d’une tour les yeux bandés par la seule indication verbale…) « C’est la 3e année qu’on participe. Il est primordial de rendre nos jeunes plus tolérants à la différence. Nous avons prévu des parcours à réaliser une fois en tant que valide, et une seconde fois en se glissant dans la peau d’une personne handicapée. Les jeunes noteront ensuite leurs ressentis dans un petit livret ». Environ 1 000 élèves devraient ainsi participer à l’événement cette année. Le grand public sera attendu pour sa part, les 12 et 13 juin.
"Le sport est un formidable levier de mixité"
Interview de Jean-Philippe Damie, responsable de l’Union nationale du sport scolaire de Seine-Saint-Denis, qui représente les associations sportives des établissements du département.
Qu’avez-vous prévu pour la journée dédiée aux collégiens et lycéens du territoire ?
Cette année, les conditions étant particulières, des étudiants en APA-S de l’Université Paris 13 de Bobigny se rendront, par groupe de trois, dans une quinzaine de collèges et lycées pour animer les activités de sensibilisation au handicap. Une vingtaine d’élèves licenciés dans chacune des AS pourront y participer.
Pourquoi le sport est-il un bon levier pour travailler la question du handicap ?
Le sport est un formidable levier de mixité : partager une victoire, une défaite, communiquer pendant le jeu, partir ensemble faire des compétitions… Cela crée des liens et rapproche énormément les jeunes. En 2011, on avait 300 jeunes qui participaient à l’Intégrathlon. Depuis 2016, on est passés à 600-700 ! C’est le résultat du bouche-à-oreilles entre jeunes, et de l’évolution du regard de la société sur le handicap…
Vous travaillez ces questions depuis longtemps…
Oui, nous menons un travail en profondeur pour améliorer l’inclusion des élèves en situation de handicap. Depuis 2018, on propose deux actions : Handi Cap’ de faire du sport, des journées destinées uniquement aux personnes handicapées, lors desquelles on leur propose une initiation à un sport qu’elles pensaient inaccessible : patin à glace, plongée sous-marine et équitation. Le but, c’est qu’elles prennent confiance, créent un lien avec l’enseignant d’EPS de leur établissement et s’inscrivent à l’association sportive pour pratiquer le sport qu’elles souhaitent. On organise également des championnats départementaux de sport partagé avec des équipes mixtes, composées de joueurs valides et de joueurs souffrant d’un handicap, quel qu’il soit (élève dys, déficients visuels, auditifs, moteurs…).
Avez-vous observé un impact de ces actions sur le public que vous touchez ?
Oui, avant 2018, on avait seulement 67 élèves en situation de handicap, sur nos 25 000 licenciés du département. Aujourd’hui, on en a 200. Et l’effet sur les jeunes valides est visible : via la sensibilisation faite lors de l’Intégrathlon, ils se révèlent plus empathiques et il se rendent compte des difficultés de jeunes en situation de handicap mais aussi de l’agilité qu’ils ont développée pour vivre avec.